Bonne pratique : être une mère indépendante

Des aperçus de la vie professionnelle et familiale d'une "entrepreneuse modèle"

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Texte mis à jour pour la dernière fois: 2024-02-19

"Tout dépend de l'attitude personnelle"

Elke Maria Alberts dirige le bureau d'architecture sociale de Bielefeld. En 2014, elle a été nommée entrepreneuse modèle par l'initiative "FRAUEN unternehmen" et, dans ce rôle, elle s'est fixé pour objectif d'encourager les femmes à devenir professionnellement indépendantes. Dans cette interview, elle explique comment elle concilie travail et vie privée.

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Madame Alberts, pourquoi avez-vous décidé de devenir indépendante ?

Pour moi, cette décision avait quelque chose à voir avec mon attitude fondamentale envers la vie. Je l'ai ressenti. J'ai toujours été certain de vouloir suivre la voie de l'indépendance. Lorsque l'on commence des études d'architecture, on se dirige généralement vers cet objectif dès le début. De mon point de vue de l'époque, il n'y avait que deux possibilités : l'indépendance ou l'emploi dans un office. L'expérience m'a montré plus tard qu'il y avait d'autres possibilités entre les deux.

Quels sont, selon vous, les principaux avantages du travail indépendant ?

Le principal avantage est que l'on dispose d'un maximum de liberté pour organiser sa propre vie. Choisir de devenir indépendant, c'est choisir de prendre complètement sa vie en main.

Quel est l'impact sur la conciliation de la vie privée et de la vie professionnelle ?

Un des grands avantages est que je peux gérer mon temps plus librement. Par exemple, aujourd'hui, comme c'est les vacances, j'ai pu prendre le petit déjeuner avec mes enfants jusqu'à 9 heures. Je peux aussi tout à fait m'engager à l'école le matin. D'un autre côté, il se peut que je doive honorer spontanément des rendez-vous importants et que je ne puisse pas honorer les rendez-vous souhaités par mes enfants, bien que je l'aie promis la veille. En tant que chef unique, je n'ai pas pris de congé parental de plusieurs mois après la naissance de mes enfants, car je continuais à avoir des responsabilités envers les employés. Il fallait en effet continuer à les payer et pour cela, outre la gestion de l'entreprise, il faut bien sûr fournir des prestations et les facturer à mes maîtres d'ouvrage. Cependant, dès que l'on perçoit un revenu d'exploitation, on ne touche plus d'allocations parentales. La seule solution était tout simplement d'emmener l'enfant au bureau. Être indépendant signifie aussi que la vie privée n'est pas toujours plus flexible ou qu'il n'est pas toujours possible de "dégager" plus de temps pour cela. Mais là encore, tout dépend de l'attitude personnelle : Si je veux être indépendant et avoir une famille, je dois concilier les deux.

Qu'est-ce qui vous aide à y parvenir?

Mon indépendance avec des enfants ne fonctionne que parce que j'ai un partenaire qui est absolument égal à moi. Le travail de care repose davantage sur ses épaules que sur les miennes. Nous nous concertons beaucoup et nous nous répartissons bien les tâches. Pendant le lockdown, par exemple, nous avons fait une rotation à la volée tous les jours : J'étais à la maison jusqu'à 15h, puis il prenait le relais et je travaillais jusqu'au soir.

Dans votre cas, être indépendant signifie aussi avoir la responsabilité de collaborateurs. Comment permettez-vous à votre équipe de concilier vie professionnelle et vie privée?

J'ai huit collaborateurs, dont deux sont des mères. En principe, je leur accorde les mêmes droits qu'à moi. Si nécessaire, les enfants peuvent venir au bureau avec nous. La flexibilité des horaires de travail est également une évidence chez nous. Nous avons longuement discuté ensemble pour savoir si nous voulions un horaire de base et nous avons décidé que tout le monde devait être joignable entre 10h00 et 15h00. Mais cela aussi est négociable, si quelque chose s'y oppose dans un cas individuel.

Il a fallu que je m'habitue à beaucoup de choses. Je viens d'une génération où les architectes travaillaient plus ou moins 24 heures sur 24. Mais le monde fonctionne différemment aujourd'hui. Les collaborateurs font d'autres choix de vie, mettent d'autres intérêts sur un pied d'égalité avec les intérêts professionnels et ont de nouvelles conceptions du temps de travail. Je ne cesse d'apprendre.

Quel conseil donneriez-vous à d'autres femmes qui envisagent de devenir indépendantes?

J'essaie toujours de faire comprendre aux jeunes femmes que l'indépendance est possible même avec une vie de famille. Mon message est le suivant : si vous considérez l'indépendance comme votre voie, suivez cette voie et ne vous laissez pas influencer par des pensées incertaines concernant la planification familiale future. Ce qui compte, c'est la façon dont vous voulez vivre votre vie. Si vous suivez votre chemin, vous verrez comment cela fonctionne. Et ça marche!

Cette interview a été réalisée en 2021 avec Elke Maria Alberts.

Où trouver de l'aide et des conseils ?

Si vous envisagez de vous mettre à votre compte, vous pouvez vous renseigner au préalable auprès de l'Agence fédérale pour l'emploi sur les aides, comme par exemple le soutien à la création d'entreprise. Réservez de préférence un entretien de conseil personnel auprès de votre site compétent.

Vous pouvez également réserver un rendez-vous de conseil via le portail pour les familles de l'Etat fédéral pour les questions relatives au thème "Travailler à son compte avec un enfant".

Le travail indépendant est parfois une alternative au travail fixe qui convient aux familles. L'association allemande des créateurs d'entreprise (Verband der Gründer und Selbstständigen Deutschland e. V.) regroupe des informations et des conseils sur son portail destiné aux indépendants avec enfant.