Semaine de quatre jours

Cela semble presque trop beau pour être vrai : Travailler moins tout en conservant son salaire. En Islande, ce rêve est devenu réalité pour 2.500 employés. Qu'est-ce que cela a donné?

Dans le cadre d'une étude, 2.500 employés islandais du secteur public ont réduit leur temps de travail de 40 à 35 heures entre 2015 et 2020. L'équipe de chercheurs voulait savoir s'ils pouvaient effectuer le travail dans ce temps réduit sans embaucher de nouveaux employés.

L'évaluation réalisée par les chercheurs montre que la productivité et les performances des employés sont restées au moins identiques et se sont même améliorées pour beaucoup d'entre eux. Plusieurs médias allemands ont fait état des résultats de l'étude. Nous sortons des sentiers battus et regardons de plus près l'expérience islandaise sur le terrain.

Le résultat positif est dû à l'examen minutieux et à la réorganisation de nombreux processus de travail : les tâches concrètes sont examinées et, le cas échéant, modifiées ou organisées différemment. En conséquence, les employés participants ont raccourci les réunions ou les ont remplacées par des e-mails, ont optimisé ou parfois même supprimé des routines de travail. Prenons un exemple simple : Si les parents viennent progressivement chercher leurs enfants à la garderie l'après-midi, il n'est plus nécessaire d'employer tout le personnel à ce moment-là, car il y a moins d'enfants présents. Les éducateurs n'ont donc plus besoin d'être présents à plein temps à ce moment-là.

Les employés qui ont participé à l'expérience ont tous déclaré que leur niveau de stress avait diminué et que leur santé s'était améliorée. Ils ont par exemple utilisé le temps libre pour leurs hobbies ou leurs activités bénévoles, mais surtout, ils ont pu concilier plus facilement vie familiale et vie professionnelle. Ce n'est pas une surprise : si les deux parents ont plus de temps, ils peuvent mieux répartir la garde des enfants de manière plus équitable, ce qui, à son tour, allège régulièrement le quotidien de la famille. Cela s'avère également payant pour les entreprises à moyen et long terme.

La question de savoir si la semaine de quatre jours pourrait également fonctionner dans des économies plus complexes est controversée parmi les économistes. Certains craignent que l'intensification du travail n'augmente trop la pression sur les travailleurs individuels. D'autres doutent que le volume de travail puisse réellement être réalisé avec moins d'heures de travail. En Allemagne, certaines entreprises expérimentent aujourd'hui une réduction du temps de travail avec compensation salariale.

L'expérience islandaise sur le terrain a en tout cas montré une chose : Plus d'heures de travail ne signifie pas automatiquement une meilleure productivité. Celle-ci dépend plutôt d'un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

En Islande, l'expérience a d'ailleurs conduit à ce que 86% des Islandais aient désormais le droit de travailler entre 35 et 36 heures par semaine. Auparavant, le temps de travail était en moyenne de 44 heures par semaine.